Au Mans, une famille d’adoption Afin de des clandestins tchetchenes. Abonnes

Au Mans, une famille d’adoption Afin de des clandestins tchetchenes. Abonnes

Valid et Issa seront arrives en aout 2004.

Epuises et traumatises par plusieurs annees de guerre et un long periple a travers l’Europe. Marie-Claude (1) ne savait rien d’eux, ou presque, juste votre qu’ils avaient bien voulu confier aux associations qui les avaient retourne en charge. Maintenant, elle ne connait i  chaque fois gui?re tous les details de leur histoire mais, dit-elle, « ce n’est nullement essentiel ». L’essentiel, j’ai ete qu’ils ne soient gui?re envoyes dans un des Centres d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) une region, ou le pere et le gamin risquaient de devenir separes. Au depart, les 2 hommes devaient partir des que leur situation le permettrait. Deux ans prochainement, ils habitent forcement avec Marie-Claude dans le petit pavillon en banlieue du Mans.

La soixantaine dynamique, Marie-Claude gere sa maisonnee comme elle l’a i  chaque fois fait : avec optimisme et generosite.

Mere de 5 bambins, i§a a perdu le mari on voit certains annees dans des circonstances tragiques. Elle a son deuil courageusement et poursuit ses Plusieurs actions humanitaires sans flancher. Quand les mauvaises langues moquent sa propre cohabitation avec deux hommes de 17 et 47 annees, Marie-Claude hausse nos epaules. « Ceux qui jugent sans savoir sont des idiots. » Neanmoins, celle-ci reconnait que nos commentaires peuvent etre blessants : « On m’a dit un coup que si Mathieu etait encore la, je ne l’aurais pas fait ! C’est totalement faux et mesquin. » Plusieurs coloc’ paraissent meme alles jusqu’a menacer en denoncer a la police. « Chacun ses opinions politiques, soupire Marie-Claude, mais le respect de l’etre humain, ce n’est nullement le laisser dehors, ainsi, encore moins denoncer ceux qui leur portent assistance. »

Soupconne d’appartenir a la resistance tchetchene, Valid a du fuir le pays en laissant derriere lui sa femme et sa fille. « j’ai ete une question de vie ou de mort », resume-t-il. Son pere a ete fusille, il a decouvert plusieurs de ses amis mourir, en detention ou i  l’occasion de seances de torture inimaginables. Aussi, des qu’il a pu, il a emmene Issa avec lui, afin que le petit homme ne soit nullement requisitionne via l’armee russe. « A partir de l’instant ou ils vont pouvoir mettre une kalachnikov, par 13 annees, ils seront enroles », ajoute-t-il. Depuis, il n’a plus eu aucun contact avec ses copains. Cela a seulement appris que sa femme avait ete emprisonnee, puis liberee contre une caution. Et cela lui fera craindre le pire quant a le integrite physique. Lorsque l’on aborde ce theme avec lui, Valid devient sombre. « depuis des questions que je ne lui pose gui?re : il n’a aucun compte a me rendre, estime Marie-Claude. Il a le droit de garder des secrets Afin de lui, y compris via ce que celui-ci faisait lorsqu’il etait en Tchetchenie. C’est le passe et on a deja suffisamment de en gali?re a se debrouiller avec le present. »

Affirmant « ne que dalle demander a personne » et « assumer seule » le parti pris, Marie-Claude aimerait pourtant que ca se debloque. « Manque Afin de les mettre dehors, explique-t-elle, mais Afin de qu’ils puissent construire leur vie au grand jour. » En attendant, Valid fera des petits travaux chez les amis de Marie-Claude et Issa fut scolarise au sein d’ un college du Mans. J’ai loi oblige en effet les etablissements a scolariser tout mineur, en situation reguliere ou nullement. « Je m’excuse, glisse l’adolescent dans un francais bon, je vais dorenavant sinon je vais etre en retard en cours. » Cela enfile les ecouteurs de son walkman et embrasse sa « mere adoptive » qui reste a la fenetre regarder sa longue silhouette s’eloigner.

Au fil des jours, des liens se seront tisses : « Je ne desire gui?re remplacer la tante mais c’est vrai que je joue le role de tampon entre le pere et le fils, admet Marie-Claude. Avec l’adolescence, il faudra une presence feminine pour temperer leurs rapports. » au petit pavillon, ils ont chacun leur chambre. Et leurs habitudes. « j’ai envie qu’ils se sentent tel i  domicile, insiste Marie-Claude. Issa a sa place sur le canape du salon : lorsqu’il revient de l’ecole, on prend le gouter ensemble et on regarde des albums photos ou on papote legerement. » Di?s Que Marie-Claude recoit des visites, souvent en lien avec la situation de ses proteges, Valid a le parfait homme de maison, servant le the et les gateaux tel lorsqu’il avait accompli votre tache depuis toujours. D’un naturel silencieux, il choisit ses mots avec precaution di?s qu’il evoque sa gratitude envers Marie-Claude : « Chez nous, l’hospitalite est sacree, explique-t-il. Mais je sais votre que ca represente ici d’accueillir quelqu’un qu’on ne connait nullement et de tout lui offrir. »

Un petit cercle d’amis ainsi que sympathisants gravitent autour d’la famille. « C’est remarquable », admirent Michele et Serge Nikitine, venus prendre des nouvelles. Engage a l’Acat, l’Action des chretiens contre l’abolition en torture, le couple, qui parle russe, fera partie des militants d’la premiere heure qui se seront preoccupes du sort des clandestins venus de l’Est en annees 1990. A force de lire les dossiers des migrants, ils ont fini par bien connaitre des rouages de l’administration et les obstacles qui se dressent devant eux : « Depuis que les prefets ont recu du ministere de l’interieur des consignes pour faire diminuer les chiffres de l’immigration, explique Serge Nikitine, nous avons Sans compter que en plus de mal a Realiser aboutir nos dossiers. » Malgre l’elan de mobilisation qui possi?de eu lieu votre ete, quantite de clandestins vont ainsi se retrouver abandonnes a eux-memes a l’approche de l’hiver.

Michele et Serge Nikitine ont, eux aussi, accueilli des Tchetchenes i  domicile, mais jamais pour une aussi longue periode. « Ca suppose un degre de confiance important, souligne Michele Nikitine. Rares seront les gens capables de le faire, ainsi, pourtant, quelle autre exigence humaine plus imperative que de ne point laisser le prochain a la porte ? » Au Mans, la Coordination sarthoise concernant le droit d’asile a recense pres de 500 arrivees par an. Notre moitie viennent du Caucase et principalement de Tchetchenie.